L’arnaque aux compteurs trafiqués, une pratique de plus en plus courante

Vous qui souhaitez acheter une voiture d’occasion, prenez garde ! Car cette voiture n’est peut-être pas celle qu’elle prétend être. Au moment d’acheter un véhicule d’occasion, il y a beaucoup de critères à vérifier : état du véhicule, pression des pneus, problèmes précédents, pièces remplacées, état de la garantie, options, et évidemment, le kilométrage.

Une voiture a beau n’avoir été achetée qu’un an ou deux avant que son propriétaire ne cherche à la revendre, il y aura une différence si elle a été utilisée chaque jour pendant cette période de temps et si elle n’a servi qu’une fois par mois. Il faut donc surveiller son kilométrage et calculer avec sa date d’acquisition pour savoir à quel point son utilisation a été intensive et donc l’état probable dans lequel elle est. Et le problème est ici… Les compteurs peuvent être trafiqués !

Et ce n’est même pas une pratique rare, puisque selon la FIA (la Fédération Internationale de l’Automobile), 5 à 12% des véhicules d’occasion en Europe seraient concernés par la fraude au compteur !

Prenez garde à la fraude !

Qu’ils soient mécaniques ou informatiques, la réponse est la même : non seulement il est possible de trafiquer les compteurs kilométriques, mais ce n’est en plus pas très difficile.

Peut-être aviez-vous vu le film Mathilda, dans lequel le père de la petite fille, revendeur de voitures d’occasion, utilisait une simple perceuse pour faire défiler le compteur kilométrique dans le sens inverse, sous les yeux ébahis et glauques de sa femme et de son fils ? Eh bien c’est exactement le principe utilisé dans le vrai monde, en ce qui concerne les compteurs kilométriques mécaniques.

Les compteurs informatiques ne sont pas beaucoup plus durs à dérégler, puisqu’il est assez facile d’obtenir un boîtier électronique conçu pour interférer avec les ordinateurs de bord des voitures les plus récentes et de la forcer à indiquer le kilométrage désiré.

Dans les deux cas, la procédure ne laisse pas de traces et est donc indétectable. Heureusement, nous ne sommes pas entièrement sans défense face à ces escroqueries.

Les solutions possibles

Le Parlement Européen cherche des solutions pour pouvoir confondre facilement les fraudeurs. Il est ainsi possible pour les acheteurs de véhicules d’occasion de vérifier le kilométrage enregistré à chacun des contrôles techniques. Vous pouvez ainsi vérifier si le compteur kilométrique est conforme à celui noté lors du dernier contrôle technique.

Aussi, n’importe quel acheteur potentiel est en droit de contacter l’UTAC (Union Technique de l’Automobile, du motocycle et du Cycle) afin d’obtenir l’adresse du ou des garages ayant effectué les précédents contrôles techniques.

Pour le reste, il s’agit de techniques moins « officielles », mais toujours aussi efficaces : préférez toujours une voiture dont le vendeur est le propriétaire. La carte grise doit être à son nom, et la voiture doit venir avec un carnet d’entretien et des factures prouvant son historique. Si vous avez affaire à un individu qui trafique le compteur, attendez-vous à ce qu’il ait trafiqué d’autres parties de la voiture. Heureusement plus l’individu en question multipliera les tentatives d’escroqueries, et plus vous aurez de chance de voir l’une d’entre elles et de comprendre que le vendeur n’est pas quelqu’un de fiable.

Dans le cas où vous achetez une voiture qui dispose encore d’un compteur kilométrique mécanique, il est beaucoup plus facile de vous apercevoir de la supercherie en cas d’escroquerie puisqu’il suffit de demander à voir le compteur kilométrique de face, ou dans le moteur. Dans le premier cas, les chiffres risquent de ne pas être exactement alignés. Dans le deuxième cas, vérifiez l’état des vis de fixation des rouleaux sur le combiné. Si elles présentent des traces indiquant qu’elles ont été dévissées de force, cela signifie que quelqu’un y a touché, et le vendeur a intérêt à avoir une bonne explication à ce sujet !

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